L'association des concessionnaires se bat pour l'accès aux données
Le règlement d'exemption verticale par catégorie pour la vente de voitures neuves expire en mai 2022. L'association des concessionnaires Cecra expose son cadre dans une prise de position - et se bat avant tout pour l'accès aux données.

L'association des concessionnaires se bat pour l'accès aux données
"Nous avons besoin d'une relation équilibrée entre les constructeurs et les concessionnaires. Toutefois, cette relation ne peut être équilibrée que si les investissements nécessaires des concessionnaires sont sécurisés afin qu'ils n'aient pas à craindre une résiliation brutale de leurs contrats." C'est le ton original d'une prise de position actuelle de l'association des constructeurs européens Cecra, traduite de l'anglais, et mise à la disposition de l'industrie automobile. L’association considère actuellement qu’une telle relation est plus que menacée.
Le commerce automobile européen a déjà été durement touché en 2013 lorsque Chevrolet s'est retiré du marché. Ce printemps, Stellantis a également mis fin à ses contrats de concessionnaires. Dans les deux cas, avec un délai de préavis de seulement deux ans. Comme indiqué, le groupe Stellantis se repositionne complètement, c'est pourquoi les partenaires commerciaux et de service des marques appartenant au nouveau groupe ont été informés que leurs contrats de distribution prendront fin le 31 mai 2021 avec un préavis de deux ans. Les contrats expirent donc le 31 mai 2023.
L'association fait également référence à l'Autriche : un déséquilibre existant au détriment des détaillants est également dû à des pratiques commerciales agressives. Celles-ci ont à leur tour été confirmées par la Cour suprême autrichienne dans un jugement contre PSA en mars 2021 dans le cadre du litige avec le concessionnaire Peugeot de Haute-Autriche, Büchl. Le tribunal a conclu que Peugeot avait abusé de son pouvoir de marché sur les concessionnaires pendant des années. Cela a alarmé l'industrie dans toute l'Europe, d'autant plus que des effets considérables et d'éventuelles poursuites judiciaires sont à prévoir ou du moins envisageables. A propos de l'affaire Büchl, le directeur général de Cecra, Bernard Lycke, a parlé d'une « percée dans une lutte de plusieurs décennies pour plus d'équité dans les relations entre fabricants et concessionnaires ».
Peur que les concessionnaires soient contournés
Le document de position actuel concerne bien plus que les pratiques désagréables des constructeurs individuels : l'association craint l'accès aux données des véhicules ou que les constructeurs puissent utiliser les données accumulées pour promouvoir les ventes directes et contourner de plus en plus les concessionnaires à l'avenir. Les représentants des concessionnaires exigent que l'accès aux données des véhicules collectées par les constructeurs (de l'entretien au diagnostic à distance) soit ouvert à tous dans l'intérêt d'une concurrence loyale. Cela s'applique aux données sur le comportement des consommateurs ainsi qu'aux données techniques.
Tout cela doit être intégré dans le nouveau règlement d'exemption par catégorie verticale, telle est la demande claire de l'association, qui représente les intérêts de pas moins de 336 000 entreprises, qui dépendent à leur tour d'environ 2,9 millions d'emplois. Cecra appelle à une définition précise et à une élaboration du cadre juridique et économique dans le nouvel environnement.
L’exposé de position arrive à point nommé. Parce que les règlements d’exemption par catégorie (OGM) sont sur le point d’expirer. Le GVO dit vertical, qui s'applique aux ventes de voitures neuves, expire le 31 mai 2022. Le GVO des véhicules automobiles, qui concerne le domaine après-vente ainsi que les contrats de service, un an plus tard, soit 2023. De nouvelles réglementations doivent donc être négociées.
Besoin de discussion
En ce qui concerne le premier, dit Règlement N° 330/2010 (le domaine après-vente est le N° 461/2010), la Commission européenne a déclaré il y a un an que les conditions générales avaient changé en raison de l'augmentation du commerce en ligne. Mais là aussi, une discussion approfondie reste nécessaire.
Cecra demande qu'il soit précisé que les ventes directes ne sont plus exonérées si elles représentent plus de 20 pour cent des ventes des fabricants. Le projet proposé cet été par la Commission européenne prévoit une réglementation complexe dans laquelle la limite d'exonération peut atteindre 30 pour cent des ventes. Toutefois, en ce qui concerne l'échange d'informations, il ne devrait y avoir aucune limite d'exemption (pas même les 10 pour cent proposés des ventes). En fin de compte, l'accès (exclusif) aux données pourrait avoir des effets horizontaux négatifs importants sur la concurrence, quelle que soit la part de marché des entreprises concernées.
En revanche, le double prix n'est plus catégoriquement interdit en raison de la vente directe en ligne, mais les prix que les fabricants proposent via Internet ne devraient pas être inférieurs à ceux que les détaillants peuvent proposer en ligne, compte tenu des conditions que leur accordent les fabricants, car autrement ces derniers seraient de facto exclus du marché en ligne.