Les concessionnaires automobiles répètent la rébellion
L’année automobile 2022 commence avec des nouvelles remarquables. Tout d’abord, les chiffres de ventes manquants de 2021 sont arrivés. Et ils prouvent ce que l'on craignait : les nouvelles immatriculations ont diminué dans toute l'UE et, en Autriche, elles sont même tombées au-dessus de la moyenne. Les commerçants souffrent.

Les concessionnaires automobiles répètent la rébellion
Ceci est remarquable dans la mesure où la barre de comparaison par rapport à l’année précédente était déjà basse. Après tout, 2020 a été une véritable année de crise. C’est désormais moins la pandémie qui pose problème au marché que la pénurie de semi-conducteurs et les difficultés de livraison qui en découlent pour les constructeurs automobiles.
Bien sûr, celles-ci continuent de réaliser des milliards de bénéfices, d’autant plus que les prix sont plus élevés que jamais et que les circuits discount ruineux ont brutalement pris fin. Mais les petits commerçants souffrent. Il faut parfois dire aux clients qu'ils ne pourront pas obtenir les véhicules qu'ils souhaitent avant un an. Dans le même temps, ils courent le risque de ne pas atteindre les objectifs annuels fixés, ce qui signifie que les vendeurs reçoivent moins de commissions et que le travail devient moins attractif. Conséquence : « La pénurie de main-d'œuvre qualifiée a également affecté notre branche », comme l'explique Klaus Edelsbrunner, lobby du comité fédéral. Le manque de soutien des constructeurs lui manque souvent.
Des pressions de toutes parts
Oui, certains exercent une pression supplémentaire sur leurs revendeurs, par exemple avec de nouveaux modèles de vente comme la vente directe. Les politiques, à leur tour, tournent la vis fiscale et font pression pour les voitures électriques, dont les clients privés ne veulent pas encore, notamment en raison du manque d'infrastructures de recharge. Plus de 80 % de toutes les voitures électriques vendues en 2021 étaient des voitures de société.
Toutes ces tendances, la voiture électrique, la hausse des impôts, la pandémie de Covid et la pénurie de puces électroniques, seront également présentes en 2022. Les experts en sont sûrs. Mais quelque chose d’autre est en train d’émerger et pourrait bien devenir une tendance : les détaillants se défendent contre des entreprises apparemment écrasantes.
Prochain jugement contre un constructeur
Le tribunal régional de Francfort a confirmé le procès intenté par l'Association des concessionnaires Opel allemands (VDOH) contre Opel. Le problème était contraire à la « politique commerciale » d'Opel, qui réglemente également le système de rémunération des concessionnaires agréés Opel. Comme on le dit, l'association a intenté une action en justice au nom de ses membres contre la conception générale du système de rémunération, son incalculabilité et, surtout, contre les nombreuses possibilités unilatérales de modification, y compris l'interférence avec la marge.
Le tribunal régional de Francfort montre désormais à Opel ses limites dans le litige sur la rémunération des concessionnaires. La conclusion est qu’un système de compensation conçu pour des changements unilatéraux est injuste et désavantage les détaillants. Opel doit s'abstenir de "modifier chaque année la rémunération des concessionnaires Opel affiliés sous la forme de marges de base et/ou de primes pour les véhicules neufs Opel par le biais de circulaires (…) (…)", ont écrit les juges dans leur jugement.
Ce sera passionnant de voir ce qui se passera ensuite. Opel souhaite-t-il continuer à se battre devant les tribunaux ou peut-il encore parvenir à un accord à l'amiable ?
En tout cas, la cause n’est pas sans rappeler l’affaire Büchl en Autriche. Pour rappel : l'année dernière, le concessionnaire Peugeot de Haute-Autriche, Büchl, a été confirmé par la Cour suprême dans un litige de longue date contre Peugeot Autriche (PSA). Il reste que Peugeot a abusé de son pouvoir de marché sur les concessionnaires pendant des années.
vivre et laisser vivre
Des dépendances économiques existent dans de nombreux pays, y compris sur des marchés aussi vastes que la France et l'Allemagne. Ils font obstacle à une concurrence libre et loyale. Les petits commerçants qui se trouvent dans une relation de dépendance n'osent généralement pas poursuivre en justice leurs puissants partenaires contractuels. Mais peut-être qu’il y aura du mouvement maintenant. Il est fort possible que les deux affaires Büchl et VDOH, qui ont fait l'objet d'une grande attention internationale, incitent désormais d'autres détaillants à prendre des mesures contre des pratiques commerciales prétendument déloyales dans les relations entre fabricants et détaillants. En fin de compte, il devrait y avoir (à nouveau) un véritable partenariat. Celui dans lequel tout le monde s’unit, fidèle à la devise « vivre et laisser vivre ». Parce qu’il y a de toute façon suffisamment de défis et de perturbations, voire même d’une véritable hostilité (un peu de la part des politiciens).